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« Né Michalis Raptis en 1911, Michel Pablo était un révolutionnaire de nationalité grecque. Il a participé à des révolutions dans le monde entier (en Grèce, en France, en Algérie, au Chili et au Portugal) la poursuite d’un socialisme véritablement démocratique. Il a analysé et commenté celles auxquelles il n’a pas personnellement participé, notamment celles qui vont secouer le système stalinien.

Il fut un participant actif de ces révolutions en militant pour ce qu’il appelait « l’autogestion généralisée », à l’échelle locale, régionale, nationale et planétaire.
Engagé dans le mouvement trotskiste grec dès les années 1930, il fuit la dictature qui s’abat alors sur son pays. Réfugié en France, il dirigera pendant l'occupation nazie la 4e Internationale trotskiste, pourchassée à la fois par les nazis et les staliniens.
Marxiste audacieux, féministe et écologiste avant l’heure, cosmopolite et internationaliste fervent, il se met au service de la révolution algérienne : en fabriquant des faux papiers, des armes et même de la fausse monnaie.
Installé en Algérie après l'indépendance, conseiller du président Ben Bella, il est un de ces «pieds rouges» qui animent le secteur socialiste et autogestionnaire des premières années.
Pourchassé après le coup d’État de 1965, il sera à Paris en Mai 68, au Chili pendant l’Unité populaire ou encore au Portugal pendant la révolution des Œillets.
Michel Pablo meurt à Athènes en 1996… Avec ce voyage en compagnie de Michel Pablo, Hall Greenland nous invite à suivre les pas d’un trotskiste hérétique qui a entrepris d’interpréter le monde pour le transformer. »

Extrait de l’allocution de Michel Pablo, adoptée à la dernière conférence de la TMRI en 1986 :

« La TMRI concrétise sa problématique de « l’autogestion sociale généralisée » par le mot d’ordre à la fois agitatoire et programmatique de « République autogérée ». Cette République n’est ni celle des démocrates bourgeois ou des sociaux-démocrates, ni celle des conseils ou soviets. Ces derniers en effet correspondaient à une époque où la composition sociale des pays concernés était fort différente de ce qu’elle est aujourd’hui, ainsi que le niveau de socialisation du travail productif et des services sociaux. Il s’agissait donc d’organismes où prédominait, et de loin, la direction politique du prolétariat « classique ». D’autres limitations caractérisaient ces organismes.

Or il s’agit actuellement de partir d’une conception globale du mouvement politico-social révolutionnaire dans lequel il faut inclure toutes les forces sociales, traditionnelles et nouvelles ayant intérêt à une transformation radicale de la société.

Ce qui importe de ce point de vue n’est pas tellement que ces forces aient à l’heure actuelle une conscience claire de cette nécessité, mais que, de par leur position sociale réelle et intégrale de leurs besoins vitaux et de leurs aspirations profondes se trouve dans la réalisation de la « République autogérée ».

Cette République est basée sur des organes sociaux collectifs intégrés, comme le « travailleur collectif intégré » aussi bien dans la sphère de la production matérielle que dans celle des services sociaux, qui doivent correspondre au degré de socialisation de la production matérielle et des services, et dans lesquels doit pouvoir se reconnaître en mouvement révolutionnaire politico-social global de nos jours ».

Transcrit par Danielle Riva, édité par « sous le drapeau du socialisme n°103, 1989