Le régime sarkozien, malgré ses rodomontades, sent la fin de règne. Il détient tous les pouvoirs ou presque, mais il est sur la défensive : il est en campagne électorale permanente, sautant sur les faits divers, sa matière première préférée, pour prendre position et faire voter des lois de circonstances. Néanmoins, les sondages sont en général mauvais (malgré les questions posées libellées pour avoir des réponses favorables), sa représentativité électorale lors des dernières élections régionales est de 11 % des inscrits, l'U.M.P. n'a pas de réserve, sauf le FN.

Il n'a, à l'exemple du « modèle » berlusconien, que mépris pour la légalité et la justice : le Conseil d'Etat le dérange, les juges sont tous accusé d'être « rouges » (!), la loi, souvent mal faite, est reléguée au bénéfice du contrat, arme par excellence des plus forts au détriment des plus faibles.

Il contrôle directement ou par complicité les grands médias, mais sans pouvoir convaincre. Il ne fait que « divertir » et manipuler : on sait tout sur le show-biz et les sports (professionnels évidemment), presque rien sur les questions économiques et sociales nationales ou européennes, absolument rien, à l'heure de la mondialisation, sur les relations internationales. Par contre, tous les jours, sur toutes les chaînes de télévision, un ministre ou un quelconque porte-parole U.M.P. est présent pour réciter la fable officielle. Le pluralisme, c'est pour 23 h 30 ou au milieu de l'après-midi sur une seule radio, comme pour l'émission de Mermet !

Faire des citoyens des imbéciles formatés, tel est le grand dessein du régime à défaut de pouvoir rallier les « braves gens » à lui-même ! Il s'agit aussi de laisser pourrir la jeunesse, avec les rassemblements « apéro » de Facebook, avec les jeux vidéo les plus violents et les plus stupides, avec les « fumettes » à la disposition de tous ceux qui peuvent payer ; il vaut mieux des jeunes abrutis que des jeunes communistes ou autres contestataires !

Pour les « grands », c'est l'ouverture des jeux d'argent sur Internet : une bonne affaire pour quelques sociétés ; de nouvelles possibilités de blanchiment et la diversion pour quelques gens modestes, voilà qui est parfait !

On dénonce le «fanatisme » musulman, mais on s'incline devant la «ferveur » des catholiques portugais à genoux face au dogmatisme réactionnaire de Benoit XVI !

On fait semblant d'être « Vert », mais le « développement durable » ne relève que du marketing politicien !

Suite dans Utopie Critique N° 51